Analyser des chronologies dans MaxQda avec les « Tendances de mots »

Vous êtes nombreux à me demander comment analyser des chronologies avec MaxQda.

L’une des solutions est l’outil « Tendances » de mots et de codes, et une vidéo sur cet outil est maintenant disponible sur la chaîne YouTube. 

Cet outil peut être utilisé pour des analyses variées, mais il est particulièrement intéressant pour voir les changements de vocabulaire et de thèmes (codages) au fil du temps, si vos documents sont en ordre chronologique. Avec l’exemple des discours d’investitures des présidents français depuis 1959, je vous présente l’outil, comment l’utiliser, comment classer les documents dans le bon ordre, ainsi que quelques précautions à prendre.

L’outil « Tendances » (de mots et de codes) est dans les outils de visualisation de MaxQda. C’est un outil vous aide à analyser où et à quelle fréquence certains mots apparaissent dans vos documents.

Il est intéressant même si vous voulez simplement comparer des documents non chronologiques, mais je le trouve très intéressant lorsque vous voulez voir les changements au fil du temps, si vos documents sont en ordre chronologique. Par exemple, vous avez peut-être un rapport annuel sur un sujet spécifique, des réunions mensuelles, ou des articles de presse sur un sujet qui évolue.

Dans cette vidéo, je vous montre l’exemple des discours d’investitures des présidents français depuis 1959, depuis De Gaulle. On se doute que certains thèmes, certains mots de vocabulaire, ont eu plus ou moins de poids, de place, selon les périodes et les présidents !

Tendances de mots

Vous pouvez utiliser cet outils pour un seul document, ou pour plusieurs documents.

• Pour un seul document, le texte est divisé en sections de même longueur, et vous obtenez la fréquence des mots sélectionnés dans chaque section, sous la forme d’un graphique linéaire.
• Pour des documents multiples, vous pouvez analyser comment l’utilisation de certains mots change selon vos documents. Ça veut dire que, si vos documents sont en ordre chronologiques, vous pouvez examiner comment l’utilisation de ces mots, de ce vocabulaire, évolue dans le temps. Et c’est intéressant, parce qu’il n’y a pas énormément d’outils pour faire des analyses chronologiques avec MaxQda.
• De la même façon que les documents multiples, on peut aussi utiliser de multiples groupes de document ou ensembles de documents.

Dans ce corpus, on voit que ces discours n’ont pas encore été codés. Donc, ce que je vous montre permet aussi de faire une première exploration un peu thématique des documents.

Notez que quand vous créez un nouveau graphique, les mots listés sont les mots les plus fréquents du corpus. Mais vous pouvez modifier cette liste, ajouter des mots et en supprimer (juste en passant la souris sur le mot). Même en épingler, ou en cacher momentanément. Autre chose intéressante, vous pouvez obtenir un tableau des fréquences de mots. Vous avez aussi des outils d’export, la possibilité de changer les couleurs, etc.

Tendances des codes

Les tendances de Code fonctionnent exactement de la même manière, sauf qu’au lieu de la fréquence des mots, vous pouvez analyser où et combien de fois vos codes ont été appliqués dans vos documents. À part ça, c’est exactement la même chose. Vous pouvez l’ouvrir aux mêmes endroits, et il est également interactif.

Comment classer les documents dans l’ordre

L’outil va les classer dans l’ordre où ils sont dans votre liste de documents. Donc, la classification doit se faire à partir de là. Avec mon example, c’est facile car l’année est dans le titre, donc simplement on peut les classer par ordre alphabétique.

Il y a aussi une autre option de classification, qui est d’utiliser les groupes de documents ou ensembles de documents pour classer les documents par période ou année. On peut faire ça manuellement ou passer par les variables pour créer des ensembles par années ou périodes.

Précautions

C’est un outil à mon avis très intéressant pour explorer et étudier vos données. Par contre, il a un défaut, c’est le type de graphique. En termes de sémiologie / sémiotique, une ligne ne devrait être utilisée que pour représenter un phénomène continu. Or, la fréquence des codes n’est pas un phénomène considéré continu. Si l’on veut suivre les règles de base de la sémiologie, il ne faut donc pas les représenter sous forme de lignes.

Ce n’est pas un gros défaut si vous utilisez cet outil pour explorer vos données. Par contre, c’est quelque chose qu’il faut garder à l’esprit si vous prévoyez d’utiliser ces graphiques pour des présentations et des rapports. Soyez donc prudent si vous envisagez de les utiliser dans vos rapports et présentations, surtout dans vos mémoires de maîtrise ou de doctorat, c’est quelque chose que le jury pourrait vous dire.

D’autres outils pour des analyses chronologiques ou diachroniques dans Maxqda ?

En conclusion, est-ce qu’il existe d’autres outils permettant de faire des analyses chronologiques dans MaxQda ? Oui, on peut aussi utiliser les variables.

L’outil que je viens de vous montrer est le principal outil de visualisation pour les chronologies. Donc pour visualiser des évolutions. Mais on peut bien sûr utiliser les variables pour comparer des périodes avec d’autres outils. Il suffit de créer une variable date (ou simplement nombre, si l’année suffit), et ensuite vous pourrez définir les périodes de temps à comparer, et utiliser les outils des méthodes mixtes.